Habemus papam

La calotte et le bâton

Ce que l'on redoute arrive rarement.
Hélas, il arrive souvent bien pire.

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C'est ce qui est arrivé, en ce mois d'Avril 2005, aux catholiques et aux chrétiens d'obédience romaine en général avec la cooptation de Joseph Ratzinger comme nouveau pape. Exerçant jusque là les fonctions de patron de la congrégation de la foi, anciennement appelée sainte inquisition, c'est un des cardinaux les plus rétrogrades et des plus réactionnaires qui devient grand manitou de l'immense secte. Le bonheur des humains lui est insupportable. Avec lui c'est carrément le retour au moyen âge. Ce rat là sévissait déjà depuis sa tanière vaticane, mais, porté au sommet de la hiérachie, on peut dire sans risquer de se tromper, que ça va saigner.

Pauvres chrétiens fourvoyés, il ne leur reste que leurs "cieux" pour pleurer !

Les premiers à souffrir seront bien sûr, une fois encore, les pays en voie de développement où le SIDA continuera à faire des ravages. Mais les homosexuels et les femmes ne seront pas oubliés. Tout celà figure déjà dans ses écrits antérieurs. Ses prédécesseurs ont mis à genoux et humilié leurs adeptes, il est à craindre que ce Rat zinger ne les piétine carrément. Du fait de la compromission, voire de la complicité, des gouvernements avec le Vatican et à défaut d'avoir un état vraiment laïque, nous en souffrirons tous.

-- rleb , 20 Avril 2005

En avant la jeunesse !
Non. Ce n'est pas la momie de Ramsès II !

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Citation (lu dans la presse le 20 avril 2005) :

Ovations et huées. Lorsque les grands rideaux de la fenêtre du balcon s'ouvrent enfin, la foule est encore plus nombreuse qu'à l'annonce de la mort de Jean Paul II. Sous les colonnades du Bernin, une fanfare couvre les derniers pronostics des Romains au milieu des touristes et des membres du clergé. Une ovation accueille l'annonce du cardinal Estevez. Mais quelques huées viennent immédiatement troubler l'enthousiasme. «A bas Ratzinger !» hurle Luca, un jeune Milanais. «Vive le pape !» lui réplique Filippo, un Romain du même âge. «Comment te permets-tu ? C'est le Souverain pontife désigné par le Saint-Esprit !» «Il nous fallait un pape qui réchauffe les coeurs, qui soit en phase avec la société, s'agite Luca. Ratzinger, c'est un réactionnaire ! Avec lui, on revient cinquante ans en arrière». «Tu veux dire mille ans !» s'immisce un homme âgé.

«Chers frères et soeurs, après le grand pape Jean Paul II, les cardinaux m'ont élu, moi un simple et humble travailleur dans les vignes du Seigneur»(1), dit le nouveau pape, qui s'est avancé au balcon et adresse sa première bénédiction. Une nouvelle ovation s'élève et quelques groupes de jeunes fidèles tentent de scander des «Benedetto, Benedetto». La place réagit timidement. Certains pèlerins préfèrent s'en aller. Je crains que ce choix ne détourne encore plus les gens de l'Eglise», glisse Michele. «Je m'attendais à un autre type de pape, plus proche des gens», ajoute Maria Teresa Zaini, une paroissienne romaine.


-- Eric Jozsef, Libération, mercredi 20 avril 2005

Fin de citation

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Son élection a été traitée par les média comme un évènement sportif de haut niveau. Il le mérite bien car il est champion incontesté du lancer de crucifix. Toutefois on remarquera qu'il ne fait pas l'unanimité même parmi ses adeptes. En effet, des rumeurs circulent, il serait dopé au vin de messe ! Voir (1) ci-dessus.

Ci-contre, il se frotte les mains et prononce ses premiers mots après sa victoire, manifestant ainsi sa satisfaction et savourant sa performance.

Mais à défaut de perspectives bandantes, l'important n'est-il pas qu'il en ait deux bien pendantes ? Vive la sainte paire du saint-père !

-- rleb , Avril 2005

Rappel sur les procédures de cooptation d'un nouveau pape

La cooptation d'un nouveau pape se fait au cours d'un conclave. Il s'agit d'une désignation par un simulacre d'élection dans lequel les grands électeurs sont des cardinaux, qui n'ont eux-mêmes pas été élus mais nomminés par le pape défunt.

Pendant la durée d'un conclave, un suspense insoutenable agite fébrilement les médias serviles. L'élu sera-t-il connu aujourd'hui ? Ou bien demain ? Y aura-t-il ballotage ? Faudra-t-il recompter les bulletins comme pour l'élection d'un président des Etats-Unis, comme on recompte les morts après une guerre mondiale afin de pouvoir désigner un vainqueur ?

"Le rite le plus connu, le plus singulier, et pour tout dire le plus désuet de tout conclave appelé à nommer un nouveau pape : la fumée s'échappant de la modeste cheminée de la Chapelle Sixtine." (belle phrase, n'est-il pas, reprise de libre.be). Après chaque scrutin, on y brûle dans un poêle les bulletins de vote des cardinaux. Si le vote n'a pas abouti (majorité des deux tiers et jusqu'à 14 jours de vote et 34 scrutins), on ajoute de la paille humide (extraite des cachots du Vatican ?) pour noircir la fumée. Si l'issue est positive, on ne fait brûler que le papier, donnant une fumée blanche.

Il s'agit là de symboles.

Le papier brûlé rappelle, bien sûr, la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie ainsi que, au cours des siècles suivants, les autodafés de livres de sciences et de philosophie ainsi que tous documents susceptibles de répandre les découvertes des savants et faire avancer les connaissances.

La paille servait traditionnellement, durant les siècles ou règna la terreur de l'inquisition, à allumer les bûchers. Bûchers sur lesquels périrent des centaines de milliers d' "hérétiques" , cathares, albigeois, vaudois. Bûchers pour les "blasphémateurs" , tel Giordano Bruno, lequel osait parler de ses découvertes fondamentales en astronomie. Bûchers enfin pour les soi-disant sorcières, une persécution et élimination systématique des femmes qui dura deux siècles. Pour les oligarques chrétiens, le feu a la propriété de tout purifier. Les nazis, avec leurs fours crématoires, n'ont rien inventé.

Ainsi la tradition est respectée. Au Vatican on ne regrette rien, si ce n'est de ne plus pouvoir se livrer aussi facilement qu'autrefois à ces pratiques barbares. Il reste le symbole, la petite fumée, pour bien montrer que l'état d'esprit n'a pas changé et que, quel que soit le pape qui sortira couronné du conclave on peut être certain qu'il sera porteur de la même arrogance que ses tragiques prédécesseurs est sera fidèle aux principes qu'ils ont appliqués depuis deux millénaires.

Dès le résultat du vote connu, on pourra entonner :

Voilà un nouveau pape  ! Ah ! le triste évènement,
Nous ne nous réjouissons pas de ton avènement.
Et nous te verrions retourner avec plaisir,
Aux ténèbres d'où tu n'aurais jamais dû sortir.


-- rleb , Avril 2005

Tous les chemins de croix mènent à Rome.
-- Frédéric Dard, alias San Antonio

    
File: habemus.html, 2005-04-20 - Robert L.E. Billon - Last update: 2010-11-22