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Une espèce, plus de cent variétésLe texte qui suit présente quelques rappels de botanique utiles à la compréhension des différentes utilisations du cannabis. Il expose le caractère ubiquitaire de sa culture et les remarquables qualités adaptatives de cette plante, lesquelles permettent d'obtenir des variétés aussi différentes que celles couramment appelées "chanvre indien" et "chanvre textile". Le cannabis fait partie, avec le houblon, de la famille des Cannabinacées (ordre des Urticales). Cette famille comporte seulement deux genres : Humulus (houblon) et Cannabis Ci-dessous : illustration de Cannabis sativa publiée par Otto Wilhelm Thomé dans "Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz", 1885, Gera, Allemagne L'unique espèce du genre Cannabis a été décrite par LINNÉ en 1753 , sous le nom latin de Cannabis sativa. Certains auteurs distinguent parfois deux espèces distinctes de chanvre : Cannabis indica et Cannabis ruderalis. Il semble cependant que les différences morphologiques ne soient pas suffisamment significatives et stables pour que ces formes puissent être considérées comme des espèces véritables, au sens botanique du terme.
Malgré cela, on continue à distinguer couramment le "chanvre indien" (Cannabis sativa indica) du "chanvre textile", même s'il n'existe en fait qu'un chanvre se présentant sous différentes formes adaptatives ou cultivars, plus ou moins riches en fibres ou en résine.
Plus de cent variétés sont ainsi décrites, selon leur taille, leur port, leur rapidité de croissance et leur composition chimique. Ces différentes variétés représentent des écotypes et des chimiotypes de la seule espèce Cannabis sativa. Le cannabis est une plante dicotylédone, herbacée (plante non ligneuse dont la partie aérienne meurt après fructification), annuelle, apétale (fleur sans corolle), adventice (qui n'a pas été semée), le plus souvent dioïque (les pieds mâles sont distincts des pieds femelles). Aspect macroscopiqueLa hauteur de la plante varie entre 60 centimètres pour les variétés les plus petites et 6 mètres pour les plus grandes. La moyenne se situe autour de 3 mètres dans des conditions optimales de culture. La description botanique de la plante retient les caractéristiques de la tige, de la feuille et de la fleur. Toutes les parties de la plante sont recouvertes de poils duveteux. La tige est droite, dressée, cannelée, plus ou moins ramifiée. Les feuilles de la partie inférieure et médiane de la tige sont caractérisées par leur caractère palmatiséqué, c'est à dire formées de folioles. Ces folioles elliptiques, à bords dentés, de couleur verte plus ou moins foncée, de longueur inégale, sont au nombre de cinq ou sept, parfois neuf. Les fleurs mâles sont assemblées en panicules, et composées de cinq sépales et cinq étamines. Elles sont de couleur verte et mesurent environ 3 mm. Les fleurs femelles sont groupées en cymes compactes, drues, entremêlées de bractées. Aspect microscopiqueL'étude microscopique des poils glandulaires permet d'en différencier deux types, selon qu'ils sont pédiculés ou sessiles. Les poils pédiculés, les plus nombreux, se situent sur les feuilles et sur les bractées des sommités fleuries. Tous sécrètent une résine d'une couleur orange acajou. L'identification microscopique repose notamment sur la recherche de ces poils sécréteurs caractéristiques avec tête pluricellulaire et pied pluricellulaire et plurisérié. Pollinisation La pollinisation est uniquement assurée par le vent (fleurs anémophiles). Après fécondation, les fleurs se transforment en fruits, libérant un akène ovoïde, lisse, brun à gris luisant. Ces graines sont appelées chènevis.
Le pied mâle meurt après que le pollen a été répandu, tandis que le pied femelle vit jusqu'au mûrissement de l'akène. Variations morphologiquesSous l'influence du climat chaud et sec des hauts plateaux d'Asie centrale, le chanvre "à fibre" perd de sa vigueur, ses fibres se raccourcissent, deviennent fragiles et poisseuses, impropres à tout usage textile. Une résine suinte des fleurs femelles, des feuilles et des tiges adjacentes. C'est le chanvre "à résine", lequel renferme en proportions variables des composés appelés cannabinoïdes parmi lesquels un principe actif psychotrope, le tétrahydrocannabinol, couramment abrégé en THC, ainsi que d'autres composés d'intéret moindre, le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN). |
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D'après une illustration parue dans Scientific American, 1969 |
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Historique, habitat et répartition géographiqueOn a retrouvé sur des sites archéologiques des graines et des fibres de cannabis veilles de six mille ans. La plante est fumée depuis au moins deux mille ans et les Scythes du Nord de l'Europe l'inhalaient déjà un siècle avant J.C. Le cannabis est originaire d'une zone limitée de l'Asie centrale, mais à l'heure actuelle, la culture du cannabis est possible dans toutes les régions du globe, en extérieur (mode de culture le plus largement utilisé dans les zones de production massive) ou en conditions artificielles (mode de culture privilégié par les usagers clandestins, pour des variétés de cannabis riches en résine). C'est une plante robuste, qui pousse en sol léger, neutre, un peu sableux et non argileux. Une culture hydroponique est également possible. Les caractéristiques morphologiques, biologiques et pharmacochimiques dépendent des conditions de culture : altitude, conditions de température, d'hygrométrie et de luminosité, type d'engrais. Certaines manipulations, comme le traitement des graines par la colchicine, améliorent la productivité. Il faut schématiquement retenir que les cultures issues de pays à climat tempéré ne renferment qu'une faible quantité de résine, donc une faible teneur en tétrahydrocannabinol, principe actif psychotrope. Ces variétés sont essentiellement utilisées pour leurs qualités textiles (cordages, toiles). Le chanvre était très cultivé dans nos campagnes pour ses fibres qui servaient à fabriquer des cordes et des toiles et pour ses graines destinées à l'alimentation du bétail. Cette culture fut abandonnée vers 1935, cependant vers 1950 nombre de paysans avaient un coin de terre qu'ils appelaient encore chenevière, bien qu'il fut alors alloué à d'autres cultures. Les cultures issues de pays chauds renferment une grande quantité de résine, dont la teneur en THC varie entre 15 et 20%, alors que leurs qualités textiles sont médiocres. Préparation du chanvre textile : le rouissageLe rouissage est la macération que l'on fait subir aux plantes textiles telles que le lin, le chanvre, etc..., pour faciliter la séparation de l'écorce filamenteuse d'avec la tige. On fait rouir le chanvre ou le lin dans un routoir ou roussoir. Le terme rouir vient du francique rotjan, qui signifie pourrir. Jusqu'au XXe siècle, pratiquement chaque ferme possédait son routoir appelé parfois mare au chanvre. Le chanvre s'arrachait en deux fois : le chanvre mâle, cueilli en juillet et août rouissait plus promptement que le chanvre femelle qui lui n'est mûr qu'en septembre et octobre. L'extrémité des tiges rouit plus lentement que les parties voisines de la racine, les gros brins exigeant moins de temps que les petits. La moyenne pour le rouissage du chanvre est de 8 à 10 jours en mai, de 6 à 8 jours en août et de 10 à 12 jours jours en octobre. On peut en dire autant pour le lin qui rouit plus vite que le chanvre. La durée moyenne du séjour au routoir est un peu plus courte. Le rouissage est suffisant quand les fibres se séparent facilement les unes des autres sur toute la longueur de la tige. Il est important que la fermentation soit arrêtée à ce moment car, si elle durait plus longtemps, la filasse prendrait une teinte brune et perdrait sa force de résistance. Comme il est difficile de déterminer le moment exact où le rouissage est terminé, et comme, d'autre part, une fermentation trop prolongée enlève aux fibres une grande partie de leur valeur, on n'attendait jamais que la plante soit complètement rouie pour la sortir de l'eau. On achevait l'opération en l'étendant sur la prairie pendant quelques jours. PerspectivesA notre époque où "le naturel revient au galop" certains entrevoient un renouveau pour le chanvre dans ses applications textiles, une fibre naturelle pourvue de nombreuses qualités. Des graines on extrait une huile de table pour assaisonnements crus, riche en acide linolénique. L'utilisation dans le domaine médical est aussi envisagée et fait actuellement l'objet d'études dans plusieurs pays. Les premiers résultats semblent montrer une action bénéfique dans des cas de sclérose en plaques, glaucome, effets secondaires des chimiothérapies et diverses manifestations de la douleur. Les cannabinoïdes constituent un groupe de drogues thérapeutiques actuellement négligé. Le cannabis tenait aussi une place de choix dans la pharmacopée européenne au XIXème et début du XXème siècle. Il disparait de la liste des produits pharmaceutiques vers 1950. D'autres sont intéressés par l'usage personnel comme drogue psychotrope. Il se pourrait que le cannabis soit la plante fétiche du 21ème siècle comme le furent l'absinthe au 19ème et le tabac au 20ème. Souhaitons que la raison et le sens de la mesure l'emportent et que l'on ne revoie pas les mêmes abus accompagnés de leur cortège de misères physiques et morales. LégislationLe cannabis fait dans de nombreux pays l'objet d'une législation spécifique qui en interdit la culture, le commerce et l'usage, sauf exceptions contrôlées par l'état. Par ailleurs, on constate que des associations militent pour une libéralisation. Si la prohibition n'a jamais constitué une solution aux abus, on peut craindre qu'une libéralisation, dans le contexte d'engouement actuel, conduise les monopoles industriels à s'engoufrer dans la brèche et à nous refaire le "coup du tabac". Les états trouveraient là matière à une nouvelle source de taxes, bienvenue et presque inépuisable. Le chanvre dans la littératureFrançois Rabelais décrit dans son Tiers Livre des aventures du bon Pantagruel une plante merveilleuse qu'il appelle Pantagruelion. CHAPITRE XLIX - Comment Pantagruel feist ses apretz pour monter sus mer. Et de l'herbe nommée Pantagruelion. " (...) Entre aultres choses je veids qu'il feist charger grande foison de son herbe Pantagruelion, tant verde et crude que conficte et préparée. L'herbe Pantagruelion a racine petite, durette, (...) De la racine procède une tige unicque, rond, férulacée, verd au dehors, blanchissant au dedans (...) crénelé quelque peu à forme de columnes légèrement striées, plein de fibres (...) Haulteur d'icelui communement est de cinq à six pieds. Aulcunes foys excede la haulteur d'une lance, sçavoir est quand il rencontre terrouoir doulx, uligineux, legier, humide, sans froydure (...) et que pluye ne luy deffault environ les feries des pescheurs (1) et solstice aestival. Les feuilles (...) incisées autour (...) et sont par rancs en eguale distance esparse autour du tige en rotondité, par nombre en chascun ordre , ou de cinq ou de sept.(...) L'odeur d'icelles est fort, et peu plaisant aux nez délicatz.(...) La semence provient vers le chef du tige et peu au dessoubs. Elle est numereuse, (...) sphaericque, oblongue, rhomboïde, noire claire, et comme tannée, durette, couverte de robbe fragile, delicieuse à tous oyseaulx canores comme Linottes, Chardriers, Alouettes, Serins, Tarins et aultres. Mais estainct en l'homme la semence generative (2), qui en mangeroit beaucoup et souvent. Et quoy que jadis entre les Grecs, d'icelle l'on feist certaines especes de fricassées, tartres et beuignets lesquelz ilz mangeoient apres soupper par friandise et pour trouver le vin meilleur : si est ce qu'elle est de difficile concoction, offense l'estomach, engendre mauvais sang et par son excessive chaleur ferist le cerveau et remplist la teste de fascheuses et douloreuses vapeurs. Et comme en plusieur plantes sont deux sexes, masle et femelle, (...) On seme cestuy Pantagruelion à la nouvelle venue des hyrondelles; on le tire de terre lors que les cigalles commencent à s'enrouer (3)." CHAPITRE L - Comment doibt estre preparé et mis en oeuvre le celebre Pantagruelion " On pare le Pantagruelion soubs l'aequinocte automnal (4) en diverses manieres, scelon la phantasie des peuples et diversité des pays. L'enseignement premier de Pantagruel feut, le tige d'icelle devestir de feuilles et semence : le macerer en eaue stagnante, non courante, par cinq jours, si le temps est sec et l'eaue chaulde, par neuf ou douze si le temps est nubileux et l'eaue froyde; puys au soleil le seicher; puys à l'umbre le excorticquer, et separer les fibres (es qelles, comme avons dict, consiste tout son pris et valeur) (...) En cette seule praeparation acquiescent ceulx qui, contre l'opinion de tout le monde et en maniere paradoxe à tous Philosophes, guaingnent leur vie à recullons (5) (...) " CHAPITRE LI - Pourquoy est dicte Pantagruelion, et des admirables vertus d'icelle " Par ces manieres (...) est dicte l'herbe Pantagruelion. Car Pantagruel feut d'icelle inventeur; je ne diz quant à la plante, mais quant à un certain usaige, lequel plus est abhorré et hay des larrons (6) (...) "
(1) Les fêtes des pêcheurs avaient lieu le 7 Juin Le chanvre dans les encyclopédies
Voici un texte extrait du DICTIONNAIRE FRANCAIS ET ENCYCLOPEDIE UNIVERSELLE
"(...) Tout le monde sait que le chanvre (Cannabis sativa) est une plante textile des plus précieuses; cependant, on ne s'en servait autrefois que pour la fabrication des cordes. C'est seulement à une époque assez récente qu'on a réussi à obtenir du chanvre d'assez belle qualité pour en faire de la toile.
Au XVIe siècle on citait comme une rareté deux chemises de toile de chanvre que possédait Catherine de Médicis. Aujourd'hui, bien que l'on connaisse, en agriculture, plusieurs variétés de
Ch. cultivé, il est bien constaté que toutes se rapportent à une seule espèce.
Les différences qu'elles présentent tiennent au sol et au climat du pays où on le cultive,
et disparaissent au bout de 2 ou 3 générations quand on les a tranplantées ailleurs.
C'est ce qui est arrivé notemment sous le climat de Paris aux Chanvres de Russie et de Bologne qui ont promptement dégénéré. La plus grande partie du ch. que consomme la marine des diverses puissances
Européennes provient de la Russie. Chez nous le Ch. est principalement cultivé dans la Champagne,
la Picardie, la Bourgogne, l'Alsace, l'Anjou, la Touraine et la Bretagne; cependant notre production est loin de suffire
aux besoins du pays. La culture du Ch. ne réussit que dans les terres à la fois légères,
fertiles et très riches en humus. On le sème plus tôt ou plus tard, selon le climat local,
mais toujours quand les gelées tardives du printemps ne sont plus à craindre, car cette plante est
très sensible au froid. La quantité de semence varie de 2 à 4 hectol. par hectare, selon qu'on
désire avoir du ch. fin pour le tissage ou du gros chanvre pour la corderie. Le rendement en filasse varie
de 650 à 700 kil. par hectare. La graine, appelée Chènevis, fournit une huile excellente
pour l'éclairage, et qu'on emploie aussi dans la fabrication des savons, etc. Le marc, qui reste après
l'extraction de l'huile, sert à engraisser les porcs. La tige du Chanvre, une fois dépouillée
de sa filasse, prend le nom de Chènevotte, et s'emploie dans la fabrication des allumettes souffrées.
Les tiges du Ch. se récoltent à deux reprises différentes; celles du Ch. mâle mûrissent
les premières, après que le pollen de leurs fleurs s'est échappé; celle du Ch. femelle
ne mûrissent que 5 à 6 semaines plus tard, parce qu'elles ont la graine à nourrir. Dans nos
campagnes on donne le nom de Ch. mâle au Ch. femelle et réciproquement; cette idée repose sur
l'idée fausse que la plante la plus robuste doit être mâle, et la plus faible, femelle. Les tiges
sont soumises, comme celles du lin, au rouissage, au teillage et au sérançage, opérations qui
ont pour objet d'en isoler la filasse (V. LIN).
Le chanvre et la médecineLe chanvre et ses diverses préparations, appelées selon les pays et les cultures, marijuana, bhang, ganja, hashish, kif,... a une histoire qui s'étend sur des millénaires et à tous les continents. Les anciens chinois l'utilisaient pour soulager la douleur, en Inde il était associé aux rituels religieux. Au moyen âge, il était d'un usage courant dans les pays arabes et en Iraq il était utilisé pour traiter l'épilepsie. Des recherches médicales récentes sur les effets du THC sur le cerveau ont montré que notre cerveau produit lui-même des neurotransmetteurs analogues du THC et les chercheurs ont ainsi découvert un mode de communication interneuronal inconnu jusque là. Ces découvertes on conduit à mettre sur le marché des médicaments dérivés du THC ou des analogues obtenus par synthèse (nabilone, dronabinol). Ils sont utilisés pour combatre les nausées chez les personnes traitées par chimiothérapie, stimuler l'appétit chez les malades du SIDA, ainsi que pour le traitement de la douleur dans une multitude de maladies et désordres physiologiques. Des essais cliniques ont en vue le traitement de l'obésité. Ainsi, partant de la connaissance d'usages fort anciens, l'étude avec les moyens modernes des effets du cannabis a conduit au développement de toute une pharmacopée, laquelle n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements. Le cannabis est efficace aussi lorsqu'il est simplement fumé, toutefois, dans ce cas les doses sont difficilement mesurables et reproductibles.
Le chanvre dans le batimentEn plus de ses usages dans la corderie, le textile, le médical, etc... le chanvre tend maintemant à être aussi employé dans le batiment. Ci-contre M. Olivier Duport, fondateur de l'Atelier du Chanvre, pésente une brique de chanvre. Ce matériau novateur comporte de nombreux avantages et peut se substituer, compte tenu de ses qualités d'isolant thermique et phonique, à la fibre de verre ou au béton cellulaire. Une avancée écologique notable et de nature à réduire la dépendance énergétique. Bibliographie
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Sommités d'un plant femelle. |
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Trichomes sur une bractée de plant femelle. Photo prise avec un appareil Fuji Finepix S5700 en mode macro. La bractée fait environ 9 mm de long. Les trichomes sont les glandes résineuses du cannabis. Il y en a de trois sortes
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File: cannabis.html - Robert L.E. Billon, 2003-09-22 - Last update: 2010-10-25 |