Occitania
La fin d'une civilisation

LA GRANDE CIVILISATION OCCITANE

En pays d'Oc, au Moyen Age, les serfs avaient déjà été affranchis. Les cloisons sociales n'existaient pratiquement plus. Il y avait même des chevaliers-serfs ! Le droit d'aînesse était inconnu (ou considéré comme très archaïque) ainsi que l'antisémitisme. La femme occitane était l'égale de l'homme, pouvait administrer ses biens, gérer un commerce et accéder à diverses fonctions publiques. Ailleurs en Europe, la femme était encore quasi-esclave et on se demandait encore au 12ème siècle si elle possédait une âme et du sang humain !

-- Almanach Vermot, 1988

OCCITANIA SEMPRE

Un des génocides les plus aboutis de l'histoire. L'Occitanie, une nation pacifique et civilisée a vu à diverses reprises ses populations massacrées par des guerriers venus du nord et envoyés par les rois de France alliés aux sbires du pape de Rome. Sabre et goupillon, éternels et diaboliques alliés toujours prêts à combattre main dans la main contre le bonheur des peuples et toujours prêts à abattre une civilisation. La France, ce qu'on appelle aujourd'hui Ile de France, était alors gouvernée par des rois barbares. Là où les Romains avaient apporté la prospérité il semèrent ruines et désolation et ces exactions se poursuivirent pendant des siècles. L'Occitanie fut annexée au royaume de France à la suite de la meurtrière croisade contre les Albigeois (1208 - 1244), mais conserva ses institutions jusqu'en 1790. Un des derniers carnages eut lieu en 1907. Bien que la république ait remplacé la monarchie, certaines pratiques ont la vie dure. La langue occitane fut interdite sous Philippe Pétain. Cette nation a finalement été rayée de la carte sous Charles De Gaulle, victime d'un état féroce, totalitaire et centralisateur. Un découpage du territoire en régions, aussi stupide et aberrant que celui qui eut lieu lors de la succession de Charlemagne, fait que treize millions de citoyens de l'Etat Français, véritables " immigrés de l'intérieur " ne sont pas représentés au parlement européen. Leur nation n'existant plus, bon nombre d'entre eux ne votent plus. Un état qui applique de telles méthodes pour gouverner ne mérite pas d'être considéré comme une démocratie.

L'Occitan, langue culturelle de l'Europe du Moyen Age qui peut s'énorgueillir d'un prix Nobel avec Frédéric Mistral, rabaissée, humiliée, persécutée pendant des siècles a franchit les mers à la conquête de l'Europe et du monde. Bafouée par l'Etat Français la langue et la culture occitanes sont reconnues et enseignées dans 18 pays répartis sur 5 continents. On peut citer : Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Bulgarie, Danemark, Irlande, Espagne, Etats-Unis, Japon, Pologne, Pays-Bas, Italie, Suède, Suisse, Canada, Ghana, Australie, Argentine. A Cambridge, Edimbourg, Londres, Heidelberg, Tübingen, Belfast, Barcelone, Florence, Rome, Varsovie, on se penche sur les oeuvres de Guillaume de Poitiers, le premier des troubadours connus et dont la plupart des écoliers de Poitiers n'entendront jamais parler. Au Japon les étudiants en Occitan sont plus nombreux qu'à la Sorbonne. Ainsi, à 15000 km de chez nous, les élèves de l'université de Tokyo peuvent étudier et apprécier les textes de Bernard de Ventadour. L'Occitan connaît ainsi la gloire des langues mortes, telles le latin ou le grec ancien ; il a été tué par une succession de rois et de de gouvernements français qui se comportèrent en véritables despotes.

-- Robert Billon, Août 2003 - Second paragraphe inspiré par : ci-après bibliographie

Se cal pas tampar los uelhs :
Cent ans d'escola per escanar l'occitan


Il ne faut pas se fermer les yeux : (1)
Cent ans d'école pour étrangler l'occitan

"(...) Au début de ce siècle (2), en Limousin, l'école, outil de cette société du mépris bourgeois, n'a pas apporté la promotion au peuple. Elle l'a asservi, au contraire. On avait besoin de gens qui sachent lire, écrire et compter - et c'était tout - pour mieux servir les objectifs de la société industrielle. Le peu que l'école leur apprit était le support même de leur conditionnement. Le paysan limousin, breton, corse ou basque a été traité comme l'Indien ou l'Algérien. L'école n'apportera jamais la culture au peuple qu'en détruisant la culture vécue par lui...

(...) Le premier travail de l'instituteur fut d'apprendre aux jeunes Occitans, Bretons, Basques et Corses que la langue qu'ils parlaient était un vulgaire patois (...) que pour réussir il fallait parler le français et oublier sa langue maternelle (...) Les vieux s'en souviennent (du senhal). Le fond de leur aliénation fut atteint à l'école, où on leur inculqua la honte de leur langue, de leur accent, les obligeant à rejeter consciemment leurs attaches, leur façon d'être, à renier leur univers culturel et leur personalité de peuple.

(...) Nous sommes treize millions d'Occitans spoliés de leur culture par l'école de Jules Ferry, école qui a tenu les jeunes dans l'ignorance totale de la culture de leurs parents, brisant le lien des générations. L'idéologie de l'école bourgeoise était de tuer les minorités, de les écraser dès l'école pour mieux les broyer dans la machine sociale. L'enseignement primaire était un désert culturel : niaiserie des leçons de morale (!), morceaux choisis - trop bien choisis - de littérature, histoire de France mensongère et tronquée comme il n'est pas permis (...)

(1) se voiler la face
(2) XXème siècle

-- Dans Le Courrier du Journal Le Nouvel Observateur.
Extraits d'une lettre de Mme Faugron-Longlois, instutrice à Paris
en réponse à Mme Pisoni-Ferry qui prenait la défense de son illustre aïeul.

Ce texte a été repris dans : voir ci-après bibliographie

"Mateu-los a tots, que al Cel Déu ja sabrà reconèixer els seus" (1)

Convençuts de la degeneració de la doctrina catòlica, fundaren, en les albors del segle XI, la seva pròpia Església. L'amor i la tolerància eren els seus ideals. I per ells moriren cremats a la foguera de la Inquisició.

"Mateu-los a tots, que al Cel Déu ja sabrà reconèixer els seus". Així, amb aquestes paraules, l'abat Arnau Amalric -eclesiàstic llenguadocià que fou abat de Poblet i general del Císter-, llegat d'Innocenci III, exhorta els croats de la croada albigesa, preocupats com distingir entre heretges i catòlics en prendre la ciutat de Besiers, després que aquesta degenerés en una expedició de càstig.

Simó IV el Fort, senyor de Montfort, noble francès -al qui l'abat Arnau Amalric encara l'acusà de feblesa- i més de 20.000 cavallers, procedents de tot el Nord d'Europa, es llancen a l'assalt amb la consciència tranquilla. Els 200.000 soldats que els acompanyen violen, maten, saquegen i incendien sense contemplacions, no deixant ni un sol supervivent. Un reguer de cadàvers esquitxa els carrers de la vila abans que sigui purificada per les flames. La carta que Arnau envia al Papa l'any del Senyor de 1209 així ho confirma: "Els nostres no respecten ni el rang, ni sexe, ni edat; la venjança divina ha estat meravellosa". Les tropes catòliques havien acudit generoses a l'angoixant crida del Pontéfex: "La barca de l'Església està exposada a un naufragi total. L'heretgia càtara ha infectat la raça perversa dels provençals".

-- Rafel Vidal Gispert, 2002-11-10

(1) "Tuez-les tous, au ciel Dieu saura reconnaître les siens". On peut faire le rapprochement avec un évènement plus récent, le massacre des habitants d'Oradour-sur-Glane. Toujours les mêmes méthodes : une armée de brutes féroces et la bénédiction du Pape (au moins tacite dans ce dernier cas). Innocent III et Arnau Amalric étaient donc bien, eux aussi, des fascistes de la pire espèce.

Bibliographie
Connaissance de l'Occitanie
par André Dupuy et Alain Nouvel
I.D.L.C. - EDITAS Montpellier, 1976 - 1978



    
File: occitania.html, 2003-08-22 - Robert L.E. Billon - Last update: 2010-11-26