Sagesse ancestrale contre gadgets d'aujourd'hui
Quelques jours après le tsunami de Décembre 2004, un hélicoptère des garde-côtes indiens survolait une zone située à un cinquantaine de kilomètres à l'Ouest de Port Blair dans les îles Andaman. Là, alors qu'il était en vol stationnaire sur l'île Sentinel Nord, il fut la cible d'une volée de flèches. Ce fut le soulagement car on craignait le pire pour les quelque 500 habitants de cette petite île, ils avaient donc survécu. Ces habitants, des aborigènes Andamans, sont des chasseurs-cueilleurs paléolithiques vivant là isolés de la civilisation.
Par la suite, un sage de cette tribu déclara "Nos anciens nous ont dit que quand la terre tremble, ensuite la mer monte au-dessus des terres, ils ont dit qu'il fallait courir dans les collines ou alors prendre une barque et s'éloigner au large".
Ainsi, dans les régions civilisées, les gens de l'ère de l'informatique et des médias tâtonnaient dans les annuaires téléphoniques et engorgeaient le peu qui restait utilisable des réseaux de communication, pour, finalement, attendre sur place et subir un lourd bilan de plus de 200 000 morts. Pendant ce temps ceux de l'âge de la pierre taillée faisaient confiance aux traditions ancestrales. En moins d'une heure ils avaient embarqué enfants, paniers, filets, arcs, flêches, braises pour faire du feu et avaient couru dans les collines.
-- d'après Scientific American, Mars 2005 (traduit par rleb)
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Les chevaliers de la liberté et les bienfaits du totalitarisme
[...] En 1962, la déportation des populations Inuits, [...] les individus conduits par la police militaire canadienne et américaine dans des centres de regroupement où on leur avait promis santé, éducation, sécurité, les anciens villages rasés puis détruits, incendiés, les gens qui reviennent sur le lieu de leur existence passée reconduits manu militari par les soldats américano-canadiens. [...] les chiens de traîneau abattus, [...] meute tirée à bout portant, abandonnée sur place dans les flaques de sang...
Dans cette furie ethnocidaire, des objets [...] détruits : masques traditionnels, et pierres sculptées, [...] pétrifications et cristallisations d'un peuple depuis des millénaires. [...] feu sur les chiens, feu sur les harpons et les lances, feu sur les carquois et les flèches, feu sur un peuple, feu sur une mémoire, feu sur un passé, [...] feu sur le futur aussi...
Déportation, politique de la terre brûlée, camps de concentration, incendie des lieux d'habitation, soldatesque aux pleins pouvoirs, interdictions soutenues par les armes, abattages et destruction des biens, ces méthodes connues ont fait partout leur preuves dès qu'un Etat a décidé d'en finir avec ses minorités ; puis création [...] plus tard, [...] d'un genre de réserve.
-- Michel Onfray, Esthétique du pôle Nord, Grasset, 2002, ISBN 2-253-13068-0
Ainsi, Hitler, Staline, Saddam Hussein,... ont encore des émules, toujours prêts à appliquer les mêmes méthodes, et cela sous couvert de démocratie.
Les Etats totalitaires ne supportent pas les peuples nomades. Le régime nazi a persécuté les gitans et les juifs, de même, le conglomérat américano-canadien a détruit les inuits en tant que peuple autonome, assurant sa propre subsistance, pour le fixer géographiquement et en faire une population d'assistés dépendants, pour ne pas dire de mendiants, qui n'ont plus d'autre alternative que de dépenser dans l'achat de gadgets inutiles et jetables, les subventions que leur octroie généreusement le pouvoir central.
Le totalitarisme entraîne la rupture avec les traditions ancestrales, et apporte son cortège de fléaux habituels : drogue, prostitution, criminalité, ... Enseignement dans la langue de l'occupant, prédication de la religion de l'occupant. La nouvelle génération est sans repères et sans identité culturelle. Une des dernières populations humaines à vivre en harmonie avec la nature, sans avoir recours aux énergies non renouvelables, à été réduite à un état de misère physique et morale. Les moto-neige et les tracteurs ont remplacé les chiens de traineau, les bateaux à moteur thermique ont remplacé les embarcations traditionnelles, les zones de pêche sont polluées, la qualité de vie est dégradée. Ainsi la création en 1999 du territoire autonome du Nunavut est un leurre et un paravent vis a vis des possibles réactions au niveau international. D'autre part le conglomérat américano-canadien avait un intéret stratégique à la domination de ces territoires pour y implanter des radars et bases militaires avancées, dans le cadre de la guerre froide puis de l'initiative stratégique (dite guerre des étoiles). Enfin certaines îles inhabitées peuvent servir de poubelle pour l'industrie chimique ou nucléaire.
-- rleb, Avril 2005
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Amusements de riches chez les pauvres
En 1988, René Dumont déclarait :
"Le rallye Paris-Dakar est indécent. Je compare cela
à une bande de fêtards qui organisent un banquet mais
pas chez eux et qui entrent chez un pauvre pour
ripailler sans l'inviter à partager... La vraie
aventure c'est la lutte contre la faim".
Une fois de plus une poignée de militants crient dans
le désert, celui des consciences.
Le Dakar est une aventure pour nantis en mal de
sensation, il n'est pas une chance pour les pays
d'Afrique mais une insulte, il est le symbole d'un
maldéveloppement de notre planète.
Résignée, la presse est complice silencieuse du rallye
de la honte. Les dernières données sur les pays sous-
développés sont accablantes mais tout le monde ou
presque s'en moque. Quinze millions d'enfants y meurent
chaque année, soit 27 par minute. Les trois-quarts de
la planète sont spectateurs de la croissance démentielle
des pays riches.
-- Adapté de Michel Caillat dans Charlie Hebdo
du Mardi 24 Décembre 2002)
Heureusement cette calamité qu'est le Paris-Dakar ne se
manisfeste qu'une fois l'an. Alors qu'on lutte contre la violence routière en France, on l'exporte dans les pays en voie de développement.
Encore cinq morts en 2006. Pour ce qui est de la fillette sénégalaise agée de cinq ans écrasée par un camion, les guignols de l'info
n'ont même pas pu citer son som. Elle n'en avait peut-être pas... simple
grain de sable sur la piste, point de détail insignifiant et sans
importance. A force de voir revenir la même calamité, cela devient banal, on s'y habitue, comme aux invasions de criquets. Avez-vous entendu un
seul des hommes politiques que vous avez élus, un seul journaliste,
des médias élever une protestation contre cette ignoble gabegie ?
Honte à ces complices silencieux, ils sont indignes de nos suffrages et
de notre audience en ne dénonçant pas haut et fort cet amusement de
riches chez les pauvres.
Pour luter contre les nuisances du Paris-Dakar, et en particulier diminuer le nombre d'enfants écrasés dans la traversée des villages, Roland Moreno
avait proposé trois solutions possibles :
- transport des véhicules de Marseille à Dakar par voie maritime
- limitation à 10 km/h dans un rayon de 10 km autour et dans les villages
- création d'une autoroute Tripoli-Dakar
-- rleb , Janvier 2005
Quand on est très riche et très stupide, on peut se payer le plus grand bac à sable du monde, l'Afrique. [...] les concurrents du Dakar [...] à travers la visière de leur casque, voient défiler à 180 à l'heure les mendiants, les poliomyélitiques, les sidéens et les petits enfants à gros ventre avec des mouches autour des yeux [...] un parc de loisirs dont le succès ne se dément pas.
Après les péripéties sanglantes de la colonisation, puis de la décolonisation, après le soutien aux élites corrompues et sanguinaires [...] la France ajoute aujourd'hui le grotesque au tragique. Pour le reste, cette caravane de débiles profonds excite, partout où elle passe, la haine et le mépris. L'image de la France en Afrique, déjà bien entamée auprès des opinions publiques, s'enfonce toujours davantage dans l'hostilité.
Alors que dans la caravane du Dakar il y a un médecin pour 10 personnes, au Niger il y a un médecin pour 50 000 habitants. Dans un pays ou les sidéens n'ont même pas de quoi se payer de l'aspirine, on dépense 30 millions de francs pour transporter les tas de ferraille inutiles et coûteux de ces enfants gâtés...
-- Philippe Val, in No Problem, chroniques sur France Inter
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Toute guerre à une fin
[...] la perspective des conflits, puis leur déroulement, engendrent des profits non négligeables, qui permettent à la croissance des pays civilisés de ne pas s'effondrer. Et puis, si on n'aime pas ça, il suffit d'un peu de patience : comme tout, la guerre a une fin. Il faut bien faire une pause, afin de permettre la reconstruction, car tous les entrepreneurs ne peuvent pas être marchands d'armes. Beaucoup sont dans le batiment...
-- Gérard Biard, Charlie Hebdo, Mercredi 9 Août 2006
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Je suis inadapté !
«La gestion du stress, l'utilisation d'adaptogènes et de suppléments
nutritionnels permettent de lutter contre une société de plus en plus
exigeante. Or, si d'un point de vue organique, il est important de nous
adapter à notre environnement, il peut être inquiétant d'être mentalement aliéné à certaines valeurs de notre monde. Et lorsque l'on parle de personnes soi-disant inadaptées, l'on peut se demander à quoi le sont-elles vraiment ? A un monde antinaturel et infra-humain ? A la concurrence sauvage, au
dessèchement mental, à la violence physique et morale, au cynisme, comme à
toutes les formes larvées ou brutales du totalitarisme en tant que
destruction du plus précieux en l'homme ? Les chercheurs de vérité passent
aujourd'hui pour des inadaptés, rêveurs irréalistes, idéalistes attardés et inoffenssifs. Une introspection du monde dans lequel nous vivons, sans faire
la politique de l'autruche en cherchant ne serait-ce qu'un zeste de vérité,
nous amènera à constater que cette société est de plus en plus inhumaine. Si cette époque, hostile ou seulement indifférente aux valeurs humaines et spirituelles, est fondamentalement malade et anormale, on peut dire que tout
individu adapté à ce temps est frappé de la même pathologie et de la même anormalité. [...]»
-- Nutra News, Décembre 2005
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