A moins que d'avoir chié,
point n'est besoin de torcher cul.

François Rabelais (1494-1553)

Image composite par *rleb*, inspirée de Siné, Taroop & Glabel, ...

Chacun laisse à la postérité ce qu'il peut. Le chien excelle à laisser une marque de son passage dans le caniveau voire même, et de préférence, sur le trottoir. Un maire laisse habituellement un monticule dérisoire au beau milieu d'une croisée de routes, ainsi ses administrés pourront mieux apprécier le bon usage qui est fait des resources de la commune. Ci-après quelques exemples pris au hasard.

Seyssinet (38) - Une année de travaux et un coût considérable pour en arriver là. A l'échelle de l'univers : même pas une chiure de mouche ! Quant à l'esthétique ...?

Photo by *rleb*, jan. 2009

Izeaux (38) - En débouchant sur de tels rond-points, il arrive qu'on en fasse trois fois le tour avant de continuer notre route, tellement on est enthousiasmé de découvrir l'usage intelligent et utile que font de nos impôts les collectivités.

Photo by *rleb*, avril 2009

Sera-ce le prochain ? Au vu de qui a déjà été fait, on peut s'attendre au pire !

Fake by *rleb*, mai 2009

Selon une politique désormais bien connue consistant à socialiser les coûts et à privatiser les profits, l'Etat a donné concession (concédé) à des sociétés privées de tirer des profits de nos (à nous con-tribuables) autoroutes. Tout comme autrefois pour la perception de l'impôt par les fermiers généraux. Afin que ce profit soi maximal il est important de draîner tout ce qui est circulation vers les péages des profiteurs (les bénéficiaires des profits). Afin de décourager tout trajet hors autoroute, nos bonnes anciennes routes nationales, qui avaient été parfaitement entretenues, sont peu à peu transformées en parcours d'obstacles au moyen de rond-points et de barres transversales dénivelées qu'affectionnent nos vertèbres et les amortisseurs de nos véhicules.

Ainsi le moindre des trajets hors autoroute est constitué d'une série de sauts de puce de rond-point en rond-point et peut être comparé au mouvement Brownien. C'est aussi ce que les mathématiciens appellent la marche de l'ivrogne dans laquelle la distance la plus probable atteinte au bout d'un nombre de sauts de puce N est égale à la longueur moyenne de chacun des sauts de puce multiplié par la racine carrée du nombre de sauts. C'est ainsi que nous participons à l'accroissement de l'entropie dans l'univers.

PS: Si nécessaire chercher dans Wikipedia l'explication des expressions en italique.

ANNEXE

La circulation sur des routes obstruées de rond-points s'apparente à la démarche de l'ivrogne, cependant évitons cette comparaison, la sobriété au volant devant être la règle. Comparons-la plutôt au mouvement brownien. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_brownien)

Ce mouvement permet de décrire le comportement thermodynamique des gaz, le phénomène de diffusion, utilisé ausi dans des modèles de mathématiques financières. La théorie de ce mouvement pourra maintenant être appliquée à la circulation routière, en effet chaque contournement de rond-point s'apparente au choc élastique sur une molécule. À quelle distance de son point de départ se trouvera un automobiliste après avoir effectué un nombre déterminé de ces sauts de puce ? Les mathématiciens montrent que la distance la plus probable est égale à la longueur moyenne de chacun des zigzags, multipliée par la racine carrée de leur nombre.

La conclusion s'impose d'elle-même : le chemin réellement parcouru est donc proportionnel au carré de la distance au point de départ. Ainsi la circulation automobile peut maintenant être décrite par les lois qui régissent la cinétique des gaz, plus le nombre de rond-points augmente (pression) plus le libre parcours moyen diminue. On voit immédiatement les répercussions sur les temps de trajet et le coût exorbitant de tels déplacements. Le but non avoué est donc bien d'accroître la demande de carburant qui rapporte gros à l'Etat sous forme de taxes mais semble stagner, ou encore de rabattre les usagers allergiques aux rond-points vers les autoroutes ou les aéroports.
-- rleb, juin 2010