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Les inventeurs ridiculisés
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«Une innovation est rarement appréciée à sa juste valeur. Et pourtant celui qui s'en moque risque beaucoup de s'acquérir plus tard une renommée peu flatteuse. Il en fut ainsi, par exemple d'un prince allemand qui envisageait comme une folie la construction des chemins de fer, parce que, disait-il, les diligences manquaient déjà de voyageurs.
Nous reproduisons ci-après quelques caricatures qui nous montrent combien les auteurs d'importantes inventions ont eu à souffrir des moqueries de leurs contemporains.» (1)
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«En 1780, l'écrivain anglais Hanway ayant appris que les chinois avaient des parapluies, eut l'idée d'en fabriquer un et de se promener avec dans les rues de Londres. Il n'alla pas loin sans s'attirer les plaisanteries de la foule, qui s'arrêtait pour le tourner en ridicule les gamins ne manquèrent pas cette occasion d'exercer leurs méfaits en jetant même des ordures à l'innovateur. Hanway n'en fut point déconcerté et le parapluie triompha.» (1)
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«Le gouvernement défendit à l'inspecteur forestier Drais, inventeur du premier vélocipède, de porter son uniforme, parce que son invention l'exposait à la risée publique.
En 1810, on eut pour la première fois l'idée de mettre de petits fers au talon de la chaussure, et l'on s'empressa de caricaturer l'invention, ...
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... de même que celle des bretelles ; celles-ci venaient alors de faire leur apparition pour remplacer les ceintures.» (1)
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«La motocyclette, l'automobile, la charrue à vapeur, ...
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... la navigation aérienne ont eu également leurs détracteurs et ont été ridiculisées au début ...
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... mais il faut certainement moins d'esprit pour cela que pour comprendre le but poursuivi.» (1)
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S'il est une invention qui ne fut jamais contestée c'est bien celle de la guillotine. Sur une idée venue d'Italie, elle fut préconisée par le bon docteur Guillotin et fut substituée aux supplices atroces et infamants que la Révolution avait voulu abolir. En effet, elle représentait une telle avancée pour la civilisation que cela la mettait à l'abri de toute critique. Qu'ils soient coupables ou innocents, que de soufrances épargnées aux condamnés. De plus, le bourreau n'était plus vraiment un bourreau mais un simple fonctionaire chargé de tirer la chevilette.
Cette innovation coïncida avec le début de l'ère industrielle. La peine de mort quittait alors le domaine de l'artisanat et du spectacle moyenageux pour celui de l'industrie. Elle put dès lors être appliquée beaucoup plus facilement, à tout propos et à grande échelle. (2)
guillotine.shtml
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Bibliographie :
(1) Almanac Payot, 1923, Agenda de poche de la jeunesse française, Payot & Cie, Paris
(2) rleb, nov 2011
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File: inventeurs.html, 2011-11-03 - Robert L.E. Billon - Last update: 2012-01-22
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