Arbitrage pontifical

[...] Les succès remportés au-delà des mers par les navigateurs portugais avaient étendu la puissance du Portugal en Afrique et en Extrême-Orient, mais le premier voyage de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde, en 1492, pour le compte de la couronne de Castille, avais inquiété les Portugais, qui demandèrent l'arbitrage du pape Alexandre VI. Ce dernier, alors tenu pour le dispensateur des biens terrestres par délégation divine, promulgue en 1493 une bulle partageant le monde entre la Castille et le Portugal : à l'est d'une ligne de démarcation allant d'un pôle à l'autre et passant à cent lieues au large des Açores, les territoires à découvrir seraient possession du Portugal ; à l'ouest de cette ligne, ils appartiendraient à la Castille.

-- Henriette Walter, L'aventure des langues en occident, Ed. Robert Laffont, ISBN 2-253-14000-7

L'impérissable Lusitania

"Lors d'un test préliminaire de vitesse du nouveau paquebot de ligne à turbines Lusitania de la Compagnie Cunard, le grand bateau atteignit aisément la vitesse de 25 noeuds, en dépit que sa coque fut couverte d'une couche de boue de la rivière Clyde, saturée de produits chimiques. Les caractéristiques de construction de ce bateau sont nouvelles, et ses proportions de mammouth présentent un intérêt inhabituel. Le double fond, couvrant la totalité de la longueur du bateau, est profond de 5 pieds. Il y a neuf ponts en tout, et la coque est divisée en 175 compartiments séparés étanches, lesquels, sûrement, permettent de prétendre qu'il est insubmersible dans les circonstances d'un désastre ordinaire."

Traduc. rleb, 2007 (Note de l'éditeur : En 1915, le Lusitania fût atteint par une seule torpille tirée d'un sous-marin allemand et sombra en 18 minutes).

Au fil des siècles et des ans, nos gouvernements successifs ont écrasé les occitans avec les dragonnades, pourchassé les paysans pauvres d'Auvergne (camisards), laminé les catalans, pulvérisé les bretons par l'évangélisation forcée et musclée et sont allés jusqu'à nier l'existence des basques. Et voilà que depuis quelques années on découvre que l'Etat Français est constitué de communautés : "musulmans", chinois, "noirs", israélites, ... On vient même de redécouvrir les arméniens, lesquels, parfaitement intégrés, n'en demandaient certes pas autant. L'Etat reconnait à chacun d'eux le droit, (voire le devoir), d'observer ses traditions, son mode de vie ancestral, ses rites, sa charia, etc... Quitte à qualifier globalement de musulmans les arabes, berbères, marocains, etc... bien que bon nombre d'entre eux ne soient affiliés à aucune religion. Tout cela alors que l'Etat, centralisateur et totalitaire, a été jusqu'à nier aux nations qui ont constitué la France d'aujourd'hui leurs droits les plus élémentaires, jusqu'à l'usage de leur langue maternelle ! Pourquoi l'Etat Français continue-t-il à financer les cultes aux frais du citoyen, alors que l'Etat et la religion sont sensés être disjoints depuis 1905 ? L'Etat, centralisateur et totalitaire, a déployé des efforts inouis, incluant menaces et brimades, pour sédentariser gitans et autres nomades. Et voilà qu'on nous prêche qu'il est indispensable au travailleur du 21^ème siècle d'être mobile, de devoir se délocaliser aux antipodes du jour au lendemain sous peine de perdre son emploi. [...]

-- rleb, Mars 2007

Comme le constate le chercheur William I. Robinson, on peut, en brandissant la bannière de la démocratie, "pénétrer la société civile afin de garantir le contrôle social" par des formes de domination plus consensuelles. "Les stratèges américains sont devenus de bons gramsciens comprenant que le lieu réel du pouvoir est la société civile", à condition toutefois de la fragmenter en groupes et en communautés aux intérêts divergents.

-- Jannette Habel, Le Monde Diplomatique, Dêcembre 2007 (citant W.I. Robinson, Democracy or polyarchy, 2007)

L'homo sapiens, ce courageux bipède

Nous sommes tous prêts à reconnaître le courage de nos lointains ancêtres qui n'hésitaient pas, pour assurer leur subsistance et celle de leur progéniture, à affronter les pires dangers au cours de chasses périlleuses. Abattre le bison ou le mammouth était un exploit avec les armes de l'époque, puis le dépecer avec des outils en pierre, une performance qui mériterait d'être homologuée. Encore fallait-il ne pas réveiller au passage le lion aux dents de sabre et éviter l'ours aux grandes mâchoires. N'en déduisons pas pour autant hativement que nos contemporains ont démérité ou bien seraient moins vaillants. En effet, au cours des dernières décenies, ils ont affronté courageusement des dangers non moins grands. Citons, pour mémoire, le veau aux hormones, le boeuf aux anabolisants, les importations massives de viandes douteuses, le poulet aux antibiotiques, la vache folle et maintenant la grippe aviaire. Continuer à manger de la viande n'est-il pas un exploit méritoire.

-- rleb, 2006

Voici quatre témoignages

Notre jeunesse [...] est mal élevée, elle se moque de l'autorité et n'a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d'aujourd'hui ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans une pièce, ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais.

Je n'ai plus aucun espoir pour l'avenir de notre pays si la jeunesse d'aujourd'hui prend le commandement demain, parce que cette jeunesse est insupportable, sans retenue, simplement terrible.

Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n'écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut pas être très loin.

Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du coeur. Les jeunes gens sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d'autrefois. Ceux d'aujourd'hui ne seront pas capables de maintenir notre culture.

- La première citation est de Socrate (470-399 avant l'ère commune),
- la deuxième est d'Hésiode (720 avant l'ère commune),
- la troisième est d'un prêtre égyptien de la quatrième dynastie,
- la quatrième a été découverte sur une poterie d'argile dans les ruines de Babylone.

-- merci à LJA qui a recueilli ce texte sur le net

Sagesse ancestrale

Days after te tsunami, an Indian coast guard helicopter flew 50 kilometers westof the town of Port Blair in the Andaman Islands. There, howering over North Sentinel Island, it found itself targeted by two-meter-long arrows: evidently the inhabitants had survived. The Sentinelese are Paleolithic hunter-gatherers who choose to live in isolation. They are one of for groups Andaman aboriginals, all 500 or so of whom appear to have run on hight ground after they felt the earthquake.

"Our forefathers told us", explains one tribesman, "that when the earth shakes, the see will rise up onto the ground. They said we shall run to the hills or get into a boat and go far out to sea." The Andamanes had a lead time of less than an hour. So while people in the information age groped through phone books to issue a tsunami warning that never arrived, those in the Stone Age had packed up their children, baskets, nets, bows, arrows and embers and run for the hills.

-- Scientific American, When old ways trump new ways, March 2005

Quelques jours après le tsunami de Décembre 2004, un hélicoptère des garde-côtes indiens survolait une zone située à une cinquantaine de kilomètres à l'Ouest de Port Blair dans les îles Andaman. Là, alors qu'il était en vol stationnaire sur l'île Sentinel Nord, il fut la cible d'une volée de flèches. Ce fut le soulagement car on craignait le pire pour les quelque 500 habitants de cette petite île, ils avaient donc survécu. Ces habitants, des aborigènes Andamans, sont des chasseurs-cueilleurs paléolithiques vivant là isolés de la civilisation.

Par la suite, un sage de cette tribu déclara "Nos anciens nous ont dit que quand la terre tremble, ensuite la mer monte au-dessus des terres, ils ont dit qu'il fallait courrir dans les collines ou alors prendre une barque et s'éloigner au large." Ainsi, dans les régions civilisées, les gens de l'ère de l'information et des médias tâtonnaient dans les annuaires téléphoniques et engorgeaient le peu qui restait utilisable des réseaux de communication, pour, finalement, attendre sur place un avis de danger officiel qui ne vint jamais et subir un lourd bilan de plus de 200 000 morts. Pendant ce temps ceux de l'âge de la pierre taillée faisaient confiance aux traditions ancestrales. En moins d'une heure ils avaient embarqué enfants, paniers, filets, arcs, flèches, braises pour faire du feu et avaient courru dans les collines.

-- traduc. rleb, 2006

1934
"Il y a aujourd'hui un pays où l'on peut voir les débuts d'une meilleure conception de la citoyenneté" écrivait Adolf Hitler en 1934.(1) Il se référait à l'effort des Etats-Unis pour maintenir la prépondérance de la souche nordique, pour leur politique relative à l'immigration et à la naturalisation. Le projet d'hygiène raciale développé dans Mein Kampf prenait pour modèle l'Immigration Restriction Act (1924) qui interdisait l'entrée aux Etats-Unis aux individus souffrant de maladies héréditaires ainsi qu'aux immigrants provenant de l'Europe du Sud et de l'Est. Quand, en 1933, les nazis ont mis en place leur programme pour l'amélioration de la population par la stérilisation forcée et la règlementation des mariages, ils se sont ouvertement inspirés des Etats-Unis, où plusieurs Etats appliquaient déjà depuis des décenies la stérilisation des déficients, une pratique sanctionnée par la cour suprême en 1927.

-- Michaël Löwy et Eleni Varikas, La Monde Diplomatique, Avril 2007.

(1) Hitler avait été inspiré et très influencé par les écrits de Henry Ford et de Charles Lindberg.

Cette politique devait conduire le III^ème Reich à instaurer des lois préconisant l'élimination des handicapés, un programme qui fut largement ralisé. Quant à l'Etat Français, sous la houlette du Maréchal Pétain, il supprima discrètement des dizaines de milliers de fous dans les hopitaux psychiatriques simplement en les privant de nourriture.

2007
Dans son entretien avec Le Philosophe Michel Onfray dans Philosophie Magazine n°8, M. Nicolas Sarkozy, alors candidat à la présidence de la République, déclare : "J'inclinerais pour ma part qu'on nait pédophile. [...] Il y a 1200 ou 1300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité [...]." Nous voilà donc ramenés trois quarts de siècle en arrière, comme si rien ne s'était passé entre temps. Ceci en dépit de la condamnation au tribunal de Nuremberg de criminels nazis pour les faits évoqués ci-dessus, des Déclarations des Droits de l'Homme, etc... Voilà le démon eugéniste qui pointe à nouveau son nez.

-- rleb, Avril 2007

Le rallye de la honte

Le Paris-Dakar vient de se terminer. Heureusement cette calamité ne se manisfeste qu'une fois l'an. Alors qu'on lutte contre la violence routière en France, on l'exporte dans les pays en voie de développement. Encore cinq morts cette année. Pour ce qui est de la fillette sénéga- laise agée de cinq ans crasée par un camion, les guignols de l'info n'ont même pas pu citer son som. Elle n'en avait peut-être pas... simple grain de sable sur la piste, point de détail insignifiant et sans importance. A force de voir revenir la même calamité, cela devient banal, on s'y habitue, comme aux invasions de criquets. Avez-vous entendu un seul des hommes politiques que vous avez élus, un seul journaliste, des médias élever une protestation contre cette ignoble gabegie ? Honte à ces complices silencieux, ils sont indignes de nos suffrages et de notre audience en ne dénonçant pas haut et fort cet amusement de riches chez les pauvres.

-- rleb, Janvier 2005

Le passage pour piétons le plus proche était à plus de 1000 kilomètres de là ! Ils ont quand même voulu traverser la rue de leur petit village.

Vendredi 13 janvier 2006 Boubacar Diallo (10ans), Guinéen, est tué par un concurrent du Paris-Dakar
Samedi 14 janvier 2006, Mohamed Ndaw (12 ans), Sénégalais est tué par une voiture d'assistance du Paris-Dakar.

Ce honteux rodéo publicitaire sur le continent de la pauvreté est une provocation néo-colonialiste et un défi à la civilisation dont il représente probablement moins que le degré zéro.

-- rleb, Janvier 2006

Nous apprenons que le "rallye de la honte" est annulé (au moins pour cette année) suite à des "pressions amicales" (trois touristes français assassinés en Mauritanie). Ainsi, un grand chef du terrorisme international a enfin obtenu ce que le gouvernement français aurait du faire depuis longtemps. Comment s'étonner alors qu'il puisse faire l'admiration d'un certain nombre d'habitants de cette triste planète.

-- rleb, Janvier 2008

Politiques médiocres

Il faut déplorer combien l'Etat français se trompe en diminuant les crédits de la coopération culturelle dans le monde. Plus la France fait d'économies sur la culture, surtout celle qui s'exporte et la représente à l'étranger, plus elle accentue le déclin de la langue française et de sa culture dans le monde. Ce sont des économies misérables, marquées par une mesquinerie qui jure et détonne avec la beauté et la splendeur de la langue française. En réduisant ses budgets, la France se fait mal voir et mal considérer, se comportant comme un pays sans grands moyens, prêt à solliciter ou à recevoir l'aumône. Mais ceux qui décident ce genre de sape dans les budgets sont des politiques assez médiocres qui ont une vision courte et sans grande ambition, considérant qu'à partir du moment où la culture n'est pas rentable immédiatement, il faut la négliger et chercher du brillant ailleurs. Telle est l'époque. C'est le règne de la valeur marchande.

-- Tahar Ben Jelloun, Ecrivain, Prix Goncourt 1987 in Le Monde Diplomatique, Mai 2007

Incompétence ?

[...] Dans un pays comme le nôtre, riche, puissant, l'un des premiers pour l'agriculture, l'industrie, la culture, il est évident que la misère est un problème politique. Il ne relève ni des conséquences d'une guerre civile, ni de catastrophes climatiques, ni du sous-développement, mais de l'incapacité du pouvoir politique à faire en sorte que soit rempli le devoir social de l'état, pourtant rendu obligatoire par notre Constitution.

[...] La compétence d'un gouvernement est inversement proportionnelle à la taille des queues devant les soupes populaires et au taux de remplissage des prisons. En trois ans ces deux indices ont augmenté de 100%.

-- Philippe Val, Charlie Hebdo, Mecredi 22 Décembre 2004

Propriété privée

Certes la loi peut faire des changements dans l'état des personnes, mais des personnes libres. Elle ne peut en opérer dans celui des esclaves, parce que dès que ces personnes sont esclaves, elles ont des maîtres et en sont la propriété. Or, en accordant la liberté à ces esclaves, vous en ôtez la jouissance et la possession à leurs maîtres, et vous violez le principe inviolable de la propriété.

-- Félix Patron, Questions relatives aux colonies, 1832

Crise économique et récession

I believe that banking institutions are  more dangerous to our liberties than standing armies. If the American people ever allow private banks to control the issue of  their currency, first by inflation, then by deflation, the banks and  corporations that will grow up around the banks will deprive the  people of all property until their children wake-up homeless on the   continent their fathers conquered.

-- Thomas Jefferson, 1802

Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques  priveront les gens de  toute possession, d’abord par l'inflation, ensuite par la récession,   jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise.

-- Thomas Jefferson, 1802

Thomas Jefferson, (Shadwell, Virginia, 1743 - Monticello, Virginia, 1826). Homme politique états-unien, principal auteur de la Déclaration d'indépendance en 1777. Vice-président en 1797, puis président de 1801 à 1809.

Où en sommes nous en 2008 ?

Menaces et... exécution !

«Vous devez être ceux qui menacent, pas ceux qui sont menacés. Vos dents doivent rayer le parquet. L'indulgence est comme la pitié, elle vous déshonore et elle déshonore aussi ceux qui en bénéficient. La société a besoin de durs, pas de mous. L'ennui, c'est qu'il y en beaucoup, des mous, beaucoup trop. Il faut arrêter de reculer le moment de l'effort. Ne soyez pas indulgents avec vos salariés : Il y a tout plein de bacs+12 qui sont infoutus de travailler, ils ne sont même pas capables de trouver un balai pour faire le ménage. Quand on doit licencier quelqu'un, il ne faut pas cacher la vérité. Vous savez, c'est aussi diffificile pour celui qui coupe que pour celui qui est coupé. Moi, je préfère les assassins aux escrocs : les escrocs, les gens les trouvent sympas. Les assassins, non, évidemment ; mais pourtant ils ont un grand mérite, c'est de ne pas être hypocrites».

-- André Daguin, patron de la restauration, à l'université du MEDEF, 30 Août 2004 (cité dans Le Monde Diplomatique de Mars 2008)

Le lendemain de cette déclaration, le mérite de M. Daguin était récompensé, le Président Jacques Chirac le nommait au Conseil économique et social.

Deux jours plus tard, deux inspecteurs du travail étaient assassinés à Saussignac, en Dordogne.

La neige est arrivée...

«La neige qui est arrivée en début de semaine sur le nord de la France avant de gagner le sud du pays mercredi avait déjà fortement perturbé le trafic aérien lundi à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, où une centaine de vols ont dû être annulés.
A la suite de ces perturbations, le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau a demandé au directeur général de l'Aviation civile de mener une enquête administrative et de lui rendre ses conclusions avant la fin de la semaine, annonce mercredi un communiqué de ses services.»

http://www.latribune.fr/depeches/reuters/marseille-paralysee-par-la-neige.html 7 jan. 2009

Quelle surprise ! De la neige en janvier ? Mais le Secrétaire d'Etat aux Transports veille et une enquête est ouverte. Parions qu'on ne va pas tarder à mettre le main sur le coupable.

Du berceau à la tombe

On n'évite pas du tout les pesticides avec les OGM. L'un de leurs "intérêts" c'est justement de résister aux pesticides, qu'on déverse alors à foison sur les plantations pour détruire certains insectes qui s'en nourissent. Or, à chaque génération, ces espèces renforcent leur résistance aux pesticides, le cercle est vicieux. Au plan écologique, nous disposons des preuves scientifiques que les papillons, les vers de terre, certains nutriments des sols, bref, l'écosystème qui entoure ces cultures souffre. Monsanto ne se soucie pas d'autre chose que de créer un type de coton, de soja ou de colza qui résiste à son Roundup. Ses chercheurs ne considèrent jamais l'agriculture comme intimement liée à un ensemble plus vaste.

Pour ce qui concerne la santé humaine, nous manquons encore d'études sur la part du facteur OGM dans ceux qui font que la nourriture peut être nocive. Mais au niveau social, c'est également une catastrophe. Les paysans indiens ont été encouragés à planter du coton OGM. Cela s'est traduit par 180 000 à 200 000 suicides ! Étranglés par les dettes, ils ne pouvaient plus payer leurs semences et se sont donnés la mort, le plus souvent en avalant des pesticides.

-- Susan George, écrivaine et militante, interviewée par Siné Hebdo, mercredi 8 avril 2009

Comme on peut voir, les plants OGM permettent d'augmenter les doses de pesticides. Puis, les insectes ravageurs devenant résistants, on aura encore besoin de Monsanto pour mettre au point de nouveaux pesticides. Une rente assurée. Enfin, après avoir totalemeent désorganisé l'agriculture traditionnelle et poussé les paysans au désespoir, le pesticide est là pour mettre un terme à leur vie de misère. Le Roundup™ de Monsanto accompagne le paysan, du berceau à la tombe.

La dette publique

Ce qui est d'abord en jeu, c'est un clivage social entre ceux qui disposent d'un patrimoine placé (notament sous la forme de bons du Trésor) et ceux qui n'ont que leur salaire. Les uns profitent de la rémunération des titres de la dette qu'ils détiennent ; les autres paient des impôts, directs ou indirects, dont une partie sert à payer les intérêts de l'épargne des premiers.

S'il y a quelque chose de vraiment scandaleux dans la dette publique, ce ne sont pas les fariboles que l'on raconte sur les transferts "intergénérationnels". A strictement parler, il n'y en a pas. Le scandale de la dette publique tient plutôt à son caractère antiredistributif : les pauvres rémunèrent les riches.[...]

Aujourd'hui , ceux-là même qui ont bénéficié de ce mécanisme de redistribution à rebours exigent que l'on tranche dans les dépenses publiques. Leur objectif ? Assurer le remboursement de la dette tout en évitant une hausse des impôts ou de l'inflation, laquelle rognerait leur patrimoine. En d'autres termes : facturer le coût de leur enrichissement aux autres. Une seconde fois.

[...] résorber la dette. Ne pas s'interdire de privatiser partiellement la Sécurité sociale et réduire la dépense publique. Valère, l'intendant d'Harpagon, proposait de faire "bonne chère avec peu d'argent" ? Attali, celui des puissants, suggère de "rendre de meilleurs services publics avec moins de ressources".

-- Bruno Tinel, maître de conférences en économie, Université Paris 1, dans Le Monde Diplomatique de juillet 2010.

Pour un petit pays comme la Grèce, une autre solution serait de refuser de payer sa dette. On évoque ailleurs le terme de "dette odieuse" pour signifier qu'elle n'a aucune légitimité, qu'elle n'a pas été contractée par la population, que l'argent a été emprunté par une petite clique au profit des gens les plus riches : ceux qui ne paient pas leurs impôts. Logiquement, ce serait à eux de rembourser la dette.

-- Noam Chomsky, linguiste et philosophe états-unien, discours à Paris en Mai 2005, cité dans Le Monde Diplomatique de juillet 2010.

Le rôle positif de la colonisation

...ou l'art de créér du désert.
Loi française n° 2005-158 du 23 février 2005 (article 4, alinéa 2). Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer...
Voici un exemple de ces bienfaits :

- citation -
[...] un agriculteur du village malien d'Endé raconte comment les villageois ont ressuscité une ancienne association de paysans... qui avait encouragé pendant des générations la gestion des arbres, jusqu'à ce que celle-ci soit abandonnée lorsqu'il devint illégal de couper du bois. Le gouvernement colonial français déclara dans un premier temps que tous les arbres étaient propriété de l'État, ce qui lui permit de vendre des droits de coupe à des bûcherons. Des arrangement du même type continuèrent après l'indépendance. Les paysans pris en train d'élaguer ou de couper des arbres étaient punis. Du coup, ils arrachaient les pousses pour éviter des ennuis ultérieurs. La poursuite de ces pratiques pendant plusieurs générations dénuda le sol et le dessécha de plus en plus[...] Pour qu'ils fassent pousser des arbres il faut aussi que les agriculteurs aient le droit de les couper... Un même schéma prévaut pour l'ensemble du sahel... Grâce à l'agroforesterie, il est désormais possible de discerner, sur des photos satellite analysées pas l'US Geological Survey, la frontière entre le Niger et le Nigéria. Côté Niger on découvre une abondante couverture de ligneux; côté Nigéria, oû les vastes projets de plantation d'arbres on lamentablement échoué, le sol est presque à nu.

-- Mark Hetsgaard, Le Monde Diplomatique, août 2010 (d'après un article paru dans The Nation, New York, 19 novembre 2009

Pas de beau naufrage sans nombreuses victimes

Cent ans se sont écoulés depuis le plus fameux désasre maritime du 20^ème siècle, le naufrage du Titanic survenu les 14 et 15 avril 1912. Par une nuit claire et par mer calme, progressant à la vitesse de 21,5 noeuds dans une zone reconnue dangereuse, le navire heurta un iceberg le Dimanche 14 avril à 23h40, en dépit de multiples alertes préalables transmises par radio depuis d'autres navires indiquant de dangereuses zones de glaces flottantes dans les parages. Le navire sombra avec une perte de vies considérable, en dépit du laps de temps (deux heures quarante minutes) amplement suffisant pour rassembler et évacuer autant de passagers que les canots de sauvetage pouvaient en contenir, même si l'on tient compte du nombre insuffisant de canots disponibles. Il y avait à bord 2223 passagers et équipage, la capacité des canots de sauvetage était de 1178 personnes, soit 53% du nombre de personnes à évacuer. Le pire c'est que ces canots ne furent remplis qu'à 63% de leur capacité avant d'être mis à flot. C'est ainsi que le bilan final s'éleva à seulement 712 survivants, soit 32% du total. Ce bilan final tient compte des décès survenus accidentellement sur les canots. Ainsi ce fut le cas pour l'opérateur radio John Philips qui décéda suite à une exposition au froid après renversement d'un canot.

Pourquoi prévoir des canots pour tous les passagers ? Pourquoi occuper toutes les places dans les canots (au risque de se sentir à l'étroit) ?... Multiples questions, une seule réponse, elle est dans le titre de l'article.

-- rleb, 23 mars 2012
Bibliographie : d'après QST, April 2012

PS: En cette année 2012 où nous commémorons le centenaire, un capitaine prétentieux a tenté de renouveler l'exploit à bord du Costa Concordia, avec un succès mitigé cependant. Il avait pourtant de nombreux atouts  : nombre de canots réduit, désordre total de l'évacuation, son départ précipité avec les premiers passagers, son retour à bord sous les injonctions de sa hiérarchie... Mais cela manquait cruellement d'icebergs dans les parages ?