Ouf ! L'ouragan rouge et blanc est passé. Tous ces pères Noël grotesques ont déserté les allées des supermarchés et remisé jusqu'à l'année prochaine leurs déguisements ridicules.

Mais qui est le PERE NOEL ? D'où vient-il ? Où va-t-il ?

A défaut de pouvoir le démythifier, on peut tenter de le démystifier. Nous serons aidés grandement dans cette tâche si nous nous reportons à ce qu'écrivait Guillaume Lecointre dans Charlie Hebdo du Mercredi 24 Décembre 2003, un article intitulé: DISSEQUONS LE PERE NOEL. (1)

-- rleb, Décembre 2003

(1) Attention. Nous reproduisons ce texte en tant que citation et non comme une publicité.

La bataille fait rage actuellemment, principalement aux USA entre créationistes, tenants de la Bible, et évolutionistes, tenants de Darwin. Les créationistes prétendant qu'il était impossible que l'évolution selon Darwin ait put conduire à l'apparition du PERE NOEL, cette curieuse espèce qui visite sapins et cheminées fin Décembre, puis entre en hibernation pour le reste de l'année. Or si l'on se rapporte à l'étude citée ci-dessus, il semble bien que ce soient les mutations induites par le Coca-Cola® sur les gènes d'un d'un "bouffeur de loukoums" qui ont conduit à son évolution vers le Père Noël tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le PERE NOEL serait donc un des premiers organismes génétiquement modifiés. (2)

-- rleb, Nov. 2006

(2) Ne nous faisons cependant pas d'illusions sur son apparente robuste constitution. S'il grimpe aussi facilement aux sapins, c'est qu'il est creux et plein de vent.

Les étapes d'une transformation. (Fake by rleb, 2007)

L'évolution d'une espèce, de la feta au Coca-Cola®

Le biotope citadin est envahi tous les hivers par des papys rougeauds. Il y en a partout : dans les vitrines, sur les balcons, dans les grandes surfaces... Une vrai nuée d'étourneaux ! Et, pour ce qui concerne les chemineés on vous raconte des histoires : aucune étude sérieuse n'a jamais déniché un seul PERE NOEL dans une cheminée. Charlie Hebdo s'est penché sur l'histoire naturelle de la bête. Et son évolution a de quoi surprendre.

Tout a commencé au IV^ème siècle. La chrétienté, en quête d'extension, fit une manip profitable en avançant la naissance du Christ du 6 Janvier au 25 Décembre. Certes, ce ne sera pas la dernière fois qu'elle réécrira l'histoire. Mais pourquoi ce changement ? Depuis la nuit des temps, divers rites païens avaient pour habitude de festoyer aux moments de l'année où le soleil atteignait les points significatifs de son orbite, aux solstices d'été et d'hiver. C'étaient prétextes à rites de remerciements, de sacrifices et autres orgies. Les Romains invoquaient Saturne, dieu des Semailles et de l'Agriculture. Sa fête, nommée les Saturnales, donnait lieu à des réjouissances, du 17 au 24 Décembre, où l'on s'offrait des cadeaux. La chrétienté avait du mal à imposer ses rites liturgiques face aux festivités païennes des Saturnales et, surtout, face au culte de Mithra, dieu de la lumière, fortement implanté dans l'empire romain. Le solstice d'hiver du 25 Décembre était la fête la plus importante de ce culte, où l'on fêtait la renaissance de Mithra, "dieu invaincu". La chrétienté déclara alors le Christ "dieu invaincu" de manière à faciliter la passage d'une coutume païenne à la foi chrétienne. Fastoche ! Voilà pour la date. L'ancêtre du PERE NOEL est Nicolas de Myre, évêque de la ville de Myra, appelé aussi Nicolas de Bari, originaire de Patara, dans l'actuelle Turquie. Ce fut l'un des saints les plus populaires en Grèce et dans l'Eglise latine. D'une générosité légendaire, il fut promu au Moyen Age patron des petits enfants, puis des écoliers. Il mourut un 6 Décembre, et ce serait la raison pour laquelle on célèbre à cette date la Saint Nicolas en Alsace, en Lorraine et dans le nord de l'Europe. Les Néerlandais, notamment, l'aiment bien. Ils exportèrent la bête à mitre aux Etats-Unis au début du XVII^ème siècle, où elle se répandit comme la peste, passant de Sinter Klass à Santa Claus.

C'est en 1821 que Santa Claus changea sa mitre pour un bonnet, sa crosse pour un sucre d'orge, et mit le turbo en se faisant tirer par huit rennes, sous la plume d'un pasteur américain, Clement Clarke Moore. Ses merveilleux cérits furent traduits en plusieurs langues et réconcilièrent les dates dans les emplois du temps d'un Santa Claus en principe occupé le 6 Décembre, et devenu PERE NOEL occupé le 24 Dcéembre. Partout dans le monde, le PERE NOEL devint alors un hybride de calendrier entre la frauduleuse date de naissance du Christ et la mort d'un Turc. En 1860, l'animal se para d'un costume rouge garni de fourrure blanche sous les illustrations de l'américain Thomas Nast, qui fut aussi le découvreur de sa tanière, au Pôle Nord. C'est Coca-Cola® qui, en 1931, par les crayons de Haddon Sundblom, fit grossir un PERE NOEL devenu jovial, remplaça sa robe par un pantalon et une tunique, et imposa par ses pubs pendant près de trente-cinq ans l'image qu'en ont aujourd'hui les enfants. Voilà comment on est passé d'un bouffeur de loukoums à un buveur de Coca. C'est à cause du Coca qu'il ne passe plus par les cheminées.

-- Guillaume Lecointre, in Charlie Hebdo du Mercredi 24 Décembre 2003

De nos jours, si on ne veut pas passer pour un marginal, il est devenu habituel de pendre une baudruche à son balcon à l'approche des fêtes, comme nous le rappelle Siné Hebdo. Sorte de mémorial saisonnier en souvenir des suicidés du stress au travail ?

Pour ce qui est du stress au travail, nul n'y échappe dans ce monde cruel. Ainsi ce père noël, découvert pendu sur le parking du super-marché. Une victime de plus des brimades sur le lieu de travail.